Irak. Les Chrétiens ont « perdu tout espoir » dans le pays

Il y a « urgence » à protéger la minorité chrétienne en Irak, qui a « perdu tout espoir » et est désormais « menacée de disparaître », a averti une association ce mercredi.

Cette association de « défense des chrétiens d’Orient » basée à Paris a également mis en garde contre les dangers d’un exode massif de réfugiés vers l’Europe.

À l’initiative du collectif « Chrétiens d’Orient en danger » (Chredo), une délégation d’une trentaine de personnes, dont sept parlementaires français membres de la majorité socialiste ou de l’opposition, s’est rendue du 16 au 21 avril au Liban, en Syrie et au Kurdistan irakien.

Un état des lieux de la situation des chrétiens

Il s’agissait d’une « mission d’étude et d’évaluation », avec notamment pour objectif de « faire un état des lieux de la situation des chrétiens » d’Orient, et d’« évaluer le risque migratoire pour la région et l’Europe », a expliqué au cours d’une conférence de presse le président de la Chredo, Patrick Karam.

Malgré les mises en garde du ministère français des Affaires étrangères et sa demande d’abandonner l’étape syrienne, la délégation s’est rendue à Damas, mais « n’y a rencontré aucun responsable politique ou militaire pour éviter toute récupération du régime » de Bachar al-Assad, a souligné Patrick Karam, également conseiller Les Républicains d’Île-de-France.

« Il y a urgence en particulier sur l’Irak, où nous allons malheureusement vers la fin d’une présence chrétienne millénaire », a-t-il lancé.

Pas les seuls victimes d’exactions

Au nombre d’environ 2 millions en 1977, les chrétiens irakiens seraient aujourd’hui entre 350 000 et 450 000, dont 100 000 déplacés récents, a-t-il précisé. « La plus grande partie d’entre eux veut partir, en Europe, au Canada, aux États-Unis », a déploré le président de la Chredo, rappelant que les chrétiens n’étaient pas les seuls à être victimes d’exactions, citant notamment la minorité Yézidi.

« Selon tous les responsables rencontrés, les chrétiens d’Irak ne reconnaissent plus leur pays, ils n’ont plus confiance. Beaucoup disent avoir été dénoncés par leurs voisins sunnites (…) et ne s’imaginent pas revenir vivre à côté de ceux qui les ont trahis ».

En Syrie, la délégation du Chredo affirme avoir été « frappée » du soutien affiché par leurs interlocuteurs religieux chrétiens au régime, qui serait le « seul à pouvoir les protéger », même« si certains reconnaissent son caractère dictatorial ». « Tous disent que la popularité de Bachar a considérablement augmenté », assure Patrick Karam.

Source : Ouest France

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