Vote des Nations-unies, la CHREDO demande au Conseil de Sécurité d’aller plus loin

Patrick Karam, président de la Coordination Chrétiens d’Orient en Danger (CHREDO) se félicite du nouveau pas effectué par la communauté internationale ce vendredi 15 août : le vote d’une résolution par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies adoptée à l’unanimité qui réclame le désarmement et la dissolution immédiats de l’Etat islamique (EI) ainsi que du Front al-Nosra en Syrie, et des autres formations liées à al-Qaïda.

Cette Résolution apporte une réponse partielle à la gravité de la situation en Irak et en Syrie en visant à tarir les ressources financières de ces organisations terroristes et à bloquer l’afflux de combattants étrangers en menaçant de sanctions ceux qui lui apportent un soutien.

Toutefois, bien que placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, ce qui permet de recourir à des sanctions, voire à la force pour son application, la CHREDO déplore qu’elle n’autorise pas pour autant d’opération militaire.

La CHREDO demande à la France de prendre une nouvelle initiative afin d’étendre le champ d’application de la Résolution et de permettre explicitement une opération militaire, même sous la forme de frappes aériennes, visant à permettre à l’Irak dans un premier temps de recouvrer toute sa souveraineté.

Car la décision des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, réunis en urgence vendredi à l’initiative de la France, autorisant la livraison d’armes aux forces kurdes qui combattent l’EI dans le nord de l’Irak est importante à court terme pour arrêter l’élan de EI, mais elle porte en germe une future déstabilisation de l’Irak en modifiant le rapport de forces entre communautés car les Kurdes ont leur propre agenda et il faudra par la suite mesurer les conséquences d’une aide militaire en termes de gains territoriaux et d’influence sur la scène irakienne au détriment des chiites et sunnites.

Par ailleurs, la CHREDO regrette que le Conseil de Sécurité ne saisisse pas la Cour Pénale Internationale pour crimes contre l’humanité. C’est pourquoi elle a demandé à son conseil Maître Samia Maktouf d’utiliser la procédure spécifique de la saisine d’urgence du Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU siégeant à Genève afin d’obtenir la tenue d’une Session spéciale consacrée aux atteintes aux Droits de l’Homme contre les minorités Yazidies et chrétiennes en Irak.

Il est temps d’aborder une autre étape : celle de la judiciarisation des atteintes graves qui peuvent être caractérisées comme ‘crimes contre l’humanité’, afin d’abord d’obliger les Nations-Unies à agir devant l’évidence des preuves et la pression morale des opinions publiques.

*La Coordination des Chrétiens d’Orient en Danger (CHREDO) a été créée en septembre 2013 avec des représentants religieux des Églises d’Orient en France, des Organisations laïques originaires d’Orient, des ONG comme Aide à l’Église en Détresse et Portes Ouvertes. Elle est soutenue par plus de 120 parlementaires français et européens.

Communiqué de Presse 16 août 2014 | CHREDO Communication

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