Une délégation religieuse française défend à Bahreïn les Chrétiens d’Orient

Une délégation inter-religieuse française, en visite mercredi à Manama, a évoqué avec le roi de Bahreïn Hamad Ben Issa Al-Khalifa, la situation des chrétiens d’Orient, victimes des violences au Moyen-Orient, a déclaré à l’AFP un membre de la délégation, Patrick Karam.

Au cours de l’entretien, la délégation a souligné “le rôle qui revient aux pays arabes de défendre et de protéger les chrétiens de la région”, victimes de l’intolérance et de la violence des groupes extrémistes, a ajouté M. Karam, président de la coordination des chrétiens d’Orient en danger (Chredo).

“Les chrétiens d’Orient, qui représentaient 15 à 20% de la population du Moyen-Orient jusqu’aux années 1950, ne sont plus aujourd’hui que quelque 8%. Ils ne seront plus que 3 à 4% en 2025 et disparaitront complètement de certains pays si rien n’était fait”, selon Chredo.

M. Karam a indiqué avoir proposé au cours de l’entretien la création d’un fonds d’aide aux réfugiés chrétiens, notamment ceux de Syrie et d’Irak, pour qu’ils puissent “reconstruire leurs maisons et se réinstaller dans leurs villes et villages”.

Ce fonds devrait être financé essentiellement par les pays arabes, a-t-il ajouté, en se félicitant par ailleurs de la décision du souverain de Bahreïn d’offrir à l’évêché de Bahreïn un terrain pour la construction d’une cathédrale, la première dans une monarchie du Golfe.

Cette initiative adresse “un message fort de tolérance” qui est de nature à “encourager d’autres pays de la région à reconsidérer leur position à l’égard des communautés chrétiennes vivant sur leur territoire et empêchées parfois d’exercer leur culte”, a-t-il encore dit.

L’Imam Hassan Chalgoumi de Drancy près de Paris, le rabbin Moshe Sabag, qui dirige une synagogue à Paris et le père Alain de la Morandais pour les catholiques ainsi que l’écrivain Marek Halter faisaient partie de la délégation française qui, selon M. Karam, devait rencontrer en soirée des représentants des communautés religieuses de Bahreïn.

A la demande de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir le 27 mars une réunion consacrée “à la persécution des minorités” et en particulier des chrétiens d’Orient, menacés par le groupe État islamique (EI), qui sévit en Irak et en Syrie.

Cette réunion montrera la volonté de nombreux pays de ne pas accepter les atrocités commises par les jihadistes qui refusent) que les minorités aient le droit d’exister”, a indiqué lundi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

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