
Plusieurs centaines de personnes, 600 selon la police, se sont rassemblées dimanche à Paris en hommage à Hervé Gourdel, le guide niçois décapité en Algérie, et ont dénoncé “la barbarie” des djihadistes.
Militants d’organisations antiracistes, soutiens des Chrétiens d’Orient, représentants de la communauté juive et musulmans refusant “l’amalgame” avec les jihadistes, se sont retrouvés place de la République sous un soleil estival.
Après une minute de silence, ce sont les mots “criminels”, “barbares”, assassins”, qui revenaient dans toutes les bouches, selon une journaliste de l’AFP sur place, pour évoquer les hommes liés au groupe État islamique (EI) qui ont revendiqué mercredi l’assassinat d’Hervé Gourdel.
“Nous sommes tous à leurs yeux des sales Français, mais aujourd’hui nous sommes tous unis pour crier notre colère et dénoncer ces barbares qui ont tué notre frère”, a lancé à la tribune l’imam de Drancy (Seine-Saint-Denis) Hassen Chalghoumi, concluant son intervention par un “Vive la France, vive les Français!”.
“Ce n’est pas la guerre des chrétiens contre les musulmans, c’est la guerre contre la barbarie et le terrorisme”, a dit Patrick Karam, président de Chrétiens d’Orient en danger. “Il faut que ceux qui partent là-bas faire le jihad, sachent qu’ils seront redevables d’un tribunal pénal international”, a-t-il ajouté.
Très applaudie par la foule, Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Mohamed Merah, en 2012 à Toulouse, a souhaité “beaucoup de courage” à la famille d’Hervé Gourdel. “Moi j’ai perdu Imad et aujourd’hui je défends tous les Imad qui existent”, a-t-elle expliqué, espérant que “dans les cités, le gouvernement va faire quelque chose pour empêcher nos jeunes de partir”.
A ses côtés, Marek Halter a estimé que ce n’était “pas par hasard si certains partent là-bas. C’est parce que nous ne savons plus comment leur parler et quoi leur proposer”.
Dans la foule, certains manifestants brandissaient des panneaux “L’islam ce n’est pas le terrorisme” ou encore “Not in my name, pas en mon nom”, en référence au hashtag qui fait florès depuis quelques jours sur les réseaux sociaux.
“L’islam de ces barbares, on ne se reconnaît pas dedans”, explique Mariam, 42 ans, en boubou jaune, qui arbore le portrait d’Hervé Gourdel.
“Je suis française et musulmane, et fière d’être musulmane”, dit-elle, avouant avoir peur d’être “associée à ces terroristes”. “Avant hier, j’ai vu dans le métro un jeune qui traitait une femme voilée d’assassin”, raconte-t-elle.
“L’humanité doit stopper la barbarie”, insiste Kader Haddadi, Franco-algérien, brandissant un panneau “Sales barbares”. Il raconte avoir marché l’an dernier “avec des amis français” dans le massif du Djurdjra en Algérie, où a été tué Hervé Gourdel. “cela aurait pu être nous.”