Le Sénat veut auditionner la RATP et demande à l’État de mener une enquête

“Chrétiens d’Orient” retiré des affiches des Prêtres: le Sénat veut auditionner la RATP.

Gérard Larcher demande des explications à la société de transports parisiens, attaquée en justice pour avoir refusé d’apposer la mention “en soutien aux chrétiens d’Orient” sur une affiche de concert des Prêtres.

La RATP et sa régie publicitaire Metrobus ont refusé l’apposition de la mention “au bénéfice de chrétiens d’orient” sur une affiche du groupe Les Prêtres dans le métro parisien

La RATP a annoncé vendredi qu’elle maintenait sa décision de ne pas apposer la mention “au bénéfice des Chrétiens d’Orient” sur une affiche de concert du groupe Les Prêtres dans le métro parisien. La RATP “attend désormais que ce litige soit tranché par l’autorité judiciaire”, fait-elle savoir dans un communiqué. “Dans l’hypothèse où notre position juridique serait contestée”, la RATP “en assumera toutes les conséquences en ouvrant ses espaces publicitaires”.

La coordination des chrétiens d’Orient (CHREDO) a saisi en référé vendredi le tribunal de grande instance de Paris afin de contraindre la RATP et Métrobus à permettre cette mention, a indiqué de son côté Patrick Karam, président de cette association, précisant que l’audience aurait lieu mercredi prochain.

Le “principe de neutralité du service public” invoqué par la RATP

La RATP et sa régie publicitaire Métrobus ont invoqué le “principe de neutralité du service public” dans “le contexte d’un conflit armé à l’étranger” pour ne pas faire figurer cette mention sur les 250 affiches du concert. “En aucun cas, les chrétiens d’Orient ne prennent part à un quelconque conflit armé, et en aucun cas, leurs revendications ne se heurtent à un principe quelconque du droit. Ils sont les victimes d’exactions graves de forces armées en Irak et en Syrie”, a estimé de son côté la CHREDO, qui y voit une “atteinte à la liberté du commerce et à la liberté d’expression dans le cadre d’un soutien aux chrétiens d’Orient”.

Les milieux catholiques ont aussi vivement réagi, dénonçant un dévoiement de la laïcité. Valérie Pécresse (UMP), présidente du groupe d’études sur les chrétiens d’Orient de l’Assemblée nationale, en a appelé à Ségolène Royal comme tutelle de la RATP, tandis que Laurent Lafon, chef de file de l’UDI au Conseil régional, interpellait Jean-Paul Huchon (PS) comme président du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif).

L’entourage de Jean-Paul Huchon réagit auprès de L’Express en estimant que le président du Stif n’a “pas compétence sur le sujet de la gestion des espaces publicitaires de la RATP”. “Huchon n’est pas le chef de gare de l’Ile-de-France”, s’énerve-t-on à la Région où l’on voit une “récupération cousu de fil blanc” de la part de la droite. L’exécutif socialiste rappelle avoir déjà voté un soutien financier aux chrétiens d’Orient. “On les soutient sans difficultés.”

Le Sénat souhaite auditionner les responsables de la RATP

L’affaire continue de se politiser vendredi: le président du Sénat Gérard Larcher (UMP) a annoncé que le Sénat souhaitait auditionner des responsables de la RATP. “Cette décision résulte d’une interprétation abusive du principe de laïcité”, affirme dans un communiqué l’élu des Yvelines qui a l’intention d’auditionner des responsables de la RATP à ce sujet. “Elle a pour effet de maintenir le silence sur un drame humanitaire majeur et un génocide culturel, alors que la France et la communauté internationale dans son ensemble doivent se mobiliser davantage pour défendre la cause des chrétiens d’Orient”, poursuit-il.

Il demande aussi à l’État, “au titre de sa tutelle sur la RATP, de mener l’enquête sur les circonstances ayant conduit à une telle décision absurde et sans fondement”. En lien avec Philippe Bas, le président de la commission des lois, il a d’ailleurs l’intention d’organiser une audition des responsables de la RATP sur ce sujet dès que possible.

Source l’Express 03/04/2015

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