
La Cour Pénale Internationale (CPI) vient d’informer la Coordination Chrétiens d’Orient en Danger (CHREDO) qu’elle a décidé d’instruire sa plainte déposée le 10 septembre 2014, pour génocide et crimes contre l’Humanité contre DAESH (L’Etat Islamique), auprès du Procureur de la CPI.
M.P. Dillon, Chef de l’Unité des informations et des éléments de preuve à la CPI a écrit le 30 janvier 2015 au Conseil de la CHREDO, Maître Maktouf, et confirmé que la CPI a franchi une nouvelle étape procédurale et procède à l’instruction du dossier :
« le Bureau du Procureur procède à l’analyse de la situation décrite dans votre communication, en s’appuyant sur des communications connexes et d’autres renseignements disponibles. Aux termes de l’article 53 du Statut de Rome, le Procureur doit établir s’il existe une base raisonnable pour croire que des crimes relevant de la compétence de la Cour ont été commis, examiner la gravité des crimes, déterminer si des systèmes nationaux enquêtent sur les crimes en question et intentent des poursuites, et considérer les intérêts de la justice. L’analyse se déroulera aussi rapidement que possible, mais nous vous rappelons qu’une analyse approfondie de ces facteurs peut prendre un certain temps ».
Ceci constitue une avancée positive extrêmement importante qui suit la première étape procédurale : l’inscription dans le registre des plaintes en vue de son instruction par le Procureur de la CPI, confirmé dans le courrier en date du lundi 15 septembre, adressé à la CHREDO par M.P. Dillon, Chef de l’Unité des informations et des éléments de preuve qui acte : « This communication has been duly entered in the Communications Register of the Office. We will give consideration to this communication, as appropriate, in accordance with the provisions of the Rome Statute of the International Criminal Court.”
Rappelons que la plainte de la CHREDO est soutenue par les 115 députés du Groupe d’études sur les Chrétiens d’Orient à l’initiative de la députée qui co-préside ce Groupe, Valérie Pécresse.
Patrick Karam, président de la CHREDO considère que : « ces crimes ne sont pas simplement des crimes de guerre mais doivent être caractérisées comme ‘crimes contre l’humanité’, afin d’abord de responsabiliser les dirigeants onusiens qui ont refusé de saisir la Cour Pénale Internationale et de les obliger à agir devant l’évidence des preuves et la pression morale des opinions publiques, en intervenant militairement et au sol en Irak et en Syrie pour faire cesser cette atteinte épouvantable aux droits élémentaires des Êtres humains. Il s’agit ensuite d’adresser un message sans ambiguïté aux terroristes et à leurs soutiens qu’il n’y aura aucune tolérance ni faiblesse dans la traque et la sanction.
Cette saisine remplit donc un objectif double : d’une part, faire cesser immédiatement ces crimes de génocide et crimes contre l’humanité, et d’autre part, de permettre, à l’issue d’une enquête menée par la CPI, de poursuivre et punir tous les auteurs de ces crimes, qu’ils y aient pris une part active ou aient apporté à ceux-ci leur soutien d’une quelconque façon, notamment en les finançant et en armant le groupe armé terroriste se faisant appeler « Etat islamique » et qui n’agit que dans l’inhumanité et la barbarie. »
A la suite de l’enlèvement de 90 Chrétiens dans le nord-est de la Syrie, dans la région de Hassaké par DAESH (Etat Islamique), énième exaction contre les Chrétiens d’Orient et les diverses minorités en raison de leur religion et contre les musulmans sunnites qui ne partagent pas leurs croyances, la Coordination Chrétiens d’Orient en Danger (CHREDO) appelle la France a soutenir sa plainte pour génocide et crimes contre l’Humanité contre cette milice terroriste devant la Cour Pénale Internationale (CPI).
La CHREDO rappelle que toute atteinte à la vie de ces otages sera de nature à renforcer la peur dans les esprits et pousser les chrétiens, les habitants originels de cette région, à quitter leurs terres et leurs biens, laissant le champ libre aux forces de l’obscurité et de la mort.
L’absence de la réaction urgente aussi confortera les terroristes dans leurs actions et renforcera leur sentiment d’impunité. Ceci ne pourra se traduire que par plus de haine et plus de sang, en Orient mais aussi en Occident où les islamistes tentent d’implanter leur crimes.