
La CHREDO a assigné la RATP au Tribunal de Grande Instance de Paris.
De son côté Valérie Pécresse, présidente du Groupe d’Etudes de l’Assemblée Nationale sur les Chrétiens d’Orient, en a appelé à Ségolène Royal comme tutelle de la RATP, tandis que Laurent Lafon, chef de file de l’UDI au Conseil régional, interpellait Jean-Paul Huchon (PS) le président du Stif.
La disparition de la mention «au profit des chrétiens d’Orient» sur une affiche du concert du groupe «Les Prêtres» diffusée dans le métro continue de faire polémique. La justice est saisie.
La RATP a censuré les affiches annonçant le concert du groupe «Les Prêtres», au grand dam de Monseigneur di Falco ancien porte-parole des évêques de France et fondateur du groupe musical.
La RATP (Régie autonome des transports parisiens) n’en a pas fini avec l’affaire de censure de l’affiche du concert du groupe Les Prêtres, à l’Olympia, à Paris.
Après Monseigneur di Falco, l’évêque d’Embrun et de Gap (Hautes-Alpes), très mécontent que la mention «au profit des chrétiens d’Orient» ait disparu de l’affiche annonçant l’événement, c’est au tour d’une association chrétienne de faire part de sa colère. L’association Chredo (Coordination des chrétiens d’Orient en danger) a saisi en référé le tribunal de grande instance de Paris.
Pour ne pas faire figurer cette mention sur les 250 affiches du concert, la RATP et sa régie publicitaire Métrobus ont invoqué le «principe de neutralité du service public» dans «le contexte d’un conflit armé à l’étranger».
Mais pour Patrick Karam, président de l’association et conseiller régional, joint par leparisien.fr, la position de la RATP est «choquante» car les chrétiens d’Orient sont des victimes du conflit et non des belligérants. «En aucun cas, les chrétiens d’Orient ne prennent part à un quelconque conflit armé.
La France, par l’intermédiaire de Laurent Fabius, estime que les chrétiens d’Orient sont victimes de crime contre l’humanité. La Cour pénale internationale va instruire un dossier concernant les exactions commises par Daech contre les chrétiens d’Orient. Et malgré ça, Pierre Mongin (PDG de la RATP, NDLR) estime qu’il ne doit pas prendre position ! C’est un peu comme si, pendant la Seconde guerre mondiale, on estimait qu’il ne fallait pas prendre position entre Hitler et les nazis d’un côté et les victimes juives de l’autre. C’est révoltant».
Quant à l’argument de la neutralité confessionnelle, il ne tient pas davantage, pour le président du Chredo : «La RATP affiche régulièrement des publicités pour le ramadan ou les produits hallal», rappelle-t-il.
Valérie Pécresse (UMP), présidente du groupe d’études sur les chrétiens d’Orient de l’Assemblée nationale, en a appelé à Ségolène Royal comme tutelle de la RATP, tandis que Laurent Lafon, chef de file de l’UDI au Conseil régional, interpellait Jean-Paul Huchon (PS) le président du Stif.
La RATP attend que la justice tranche
De son côté, la Régie n’entend pas changer d’avis et assume sa censure. La RATP «ayant pour l’instant maintenu la décision prise antérieurement attend désormais que ce litige soit tranché par l’autorité judiciaire», fait-elle savoir dans un communiqué. Seule une décision de justice semble pouvoir faire revenir le groupe public de transports sur sa décision. «Dans l’hypothèse où notre position juridique serait contestée, la RATP en assumera toutes les conséquences en ouvrant ses espaces publicitaires», précise le communiqué. L’audience pour trancher ce litige devrait avoir lieu mercredi prochain, à 10 heures, au TGI de Paris.
Source Le Parisien 03 Avril 2015