LA CHREDO demande le report du vote d’adhésion du Kosovo à l’UNESCO

Patrick Karam, président de la Coordination des Chrétiens d’Orient en Danger) demande le report du vote de la Conférence générale de l’UNESCO qui doit décider de l’adhésion du Kosovo ce lundi 9 novembre.

Le 7 octobre dernier, l’inscription de la candidature d’adhésion du Kosovo à l’UNESCO auprès du Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies (ONU) avait été décidée, grâce au soutien de 18 pays dont l’Albanie, la Turquie, les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas mais aussi de la France.

La CHREDO considère que les conditions ne sont pas réunies pour permettre une adhésion du KOSOVO qui respecterait la Charte de l’UNESCO en raison de l’incertitude lié au statut étatique du Kosovo et à ses motivations, à l’absence de garanties des autorités locales quant à la protection des sites patrimoniaux chrétiens et aux atteintes répétées à la liberté de culte des Serbes Chrétiens.

En adhérant à l’UNESCO, le KOSOVO poursuit son lobbying international pour obtenir sa reconnaissance en qualité d’Etat et n’a nullement comme ambition la protection de son patrimoine.

Il s’agit d’un détournement de la charte de l’UNESCO qui réserve la qualité de membres aux seuls États dans l’objectif principal, qui devrait figurer comme un engagement essentiel des postulants, de protéger le patrimoine culturel et religieux mondial.

Or, sur les quelque 2.500 sites patrimoniaux chrétiens, dont de nombreux monastères et églises, joyaux architecturaux qui datent des 12°, 13° et 14° siècles et font le lien entre le style byzantin et l’architecture romane, à partir de 1999, une grande partie a été détériorée, 150 églises et monastères orthodoxes ont été détruites au bulldozer ou dynamitées, dont 35 lors des troubles de 2004.

Les nombreux monuments qui sont la mémoire de l’Humanité sont désormais laissés à l’abandon. Les monastères et les églises ne sont pas reconstruits. Sur les murs des monastères kosovars figurent toujours des graffitis à l’honneur de l’Armée de libération du Kosovo et récemment de l’Etat islamique.

Aujourd’hui encore, les Serbes du Kosovo ne peuvent exercer librement leur foi. Pour aller prier, honorer la mémoire de leurs défunts, ou tout simplement aller à l’école, ils doivent être accompagnés par les soldats de la KFOR.

Les moines et la population serbe vivent reclus dans les enclaves semblables aux ghettos, entourés de barbelés et de blindés de la KFOR pour assurer leur sécurité qui est menacée. Lorsque les Serbes vont aux cimetières, les autobus sont aussi caillassés.

Aucune des conditions requises n’est donc réunie pour une adhésion en l’état du KOSOVO dont les autorités devront d’abord prouver à la fois leur volonté et leur réelle capacité à mettre en œuvre tous les engagements qu’entraine l’adhésion à l’UNESCO.

La CHREDO demande à la France de revoir le soutien qu’elle accorde à cette adhésion pour d’autres raisons que la protection du patrimoine mondial et d’exiger le respect préalable de l’esprit et de la lettre de la charte de l’UNESCO par les autorités kosovares.

La CHREDO saisira Valérie Pécresse, la présidente du Groupe d’études sur les Chrétiens d’Orient à l’Assemblée Nationale, et souhaite qu’elle organise une audition consacrée au Kosovo qui devra réunir autorités kosovares et personnalités du monde culturel et religieux serbes du Kosovo afin de faire le point sur la situation des Chrétiens dans ce pays au cœur de l’Europe.

La communauté internationale doit aussi prendre ses responsabilités quant aux multiples rumeurs relatives à l’existence sur le sol kosovar de camps d’entrainement terroristes liés à l’islamisme et à l’existence de filières de recrutement extrêmement actives qui font des Albanais du Kosovo une des plus importantes communautés engagées dans les rangs des groupes terroristes islamistes.

Patrick Karam

Président de la CHREDO

Communiqué de Presse 8 novembre 2015 | CHREDO Communication

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