La CPI instruit la plainte d’une association de défense des chrétiens d’Orient pour crimes de l’Humanité contre l’EI

Patrick Karam, président de la CHREDO se déclare très content de la décision de la CPI.

Ces crimes ne sont pas simplement des crimes de guerre mais doivent être caractérisées comme ‘crimes contre l’humanité.

La Coordination Chrétiens d’Orient en Danger (CHREDO) avait déposé une plainte le 10 septembre dernier pour génocide et crimes contre l’Humanité contre l’Etat Islamique auprès du procureur de la Cour Pénale Internationale. Dans un courrier du 15 septembre, elle avait été inscrite dans le registre des plaintes.

Dans un nouveau courrier en date du 30 janvier, le chef de l’Unité des informations et des éléments de preuve à la CPI monsieur Dillon confirme que la plainte sera instruite:

Le Bureau du Procureur procède à l’analyse de la situation décrite dans votre communication, en s’appuyant sur des communications connexes et d’autres renseignements disponibles. Aux termes de l’article 53 du Statut de Rome, le Procureur doit établir s’il existe une base raisonnable pour croire que des crimes relevant de la compétence de la Cour ont été commis, examiner la gravité des crimes, déterminer si des systèmes nationaux enquêtent sur les crimes en question et intentent des poursuites, et considérer les intérêts de la justice. L’analyse se déroulera aussi rapidement que possible, mais nous vous rappelons qu’une analyse approfondie de ces facteurs peut prendre un certain temps. Dès qu’une décision aura été prise concernant l’existence d’une base raisonnable pour ouvrir une enquête, nous vous en aviserons aussitôt et nous vous fournirons les raisons qui ont motivé la décision.

Le président de la CHREDO se déclare très content de cette décision de la CPI: 

Ces crimes ne sont pas simplement des crimes de guerre mais doivent être caractérisées comme ‘crimes contre l’humanité’, afin d’abord de responsabiliser les dirigeants onusiens qui ont refusé de saisir la Cour Pénale Internationale et de les obliger à agir devant l’évidence des preuves et la pression morale des opinions publiques, en intervenant militairement et au sol en Irak et en Syrie pour faire cesser cette atteinte épouvantable aux droits élémentaires des Êtres humains. Il s’agit ensuite d’adresser un message sans ambiguïté aux terroristes et à leurs soutiens qu’il n’y aura aucune tolérance ni faiblesse dans la traque et la sanction.

Cette saisine remplit donc un objectif double : d’une part, faire cesser immédiatement ces crimes de génocide et crimes contre l’humanité, et d’autre part, de permettre, à l’issue d’une enquête menée par la CPI, de poursuivre et punir tous les auteurs de ces crimes, qu’ils y aient pris une part active ou aient apporté à ceux-ci leur soutien d’une quelconque façon, notamment en les finançant et en armant le groupe armé terroriste se faisant appeler « Etat islamique » et qui n’agit que dans l’inhumanité et la barbarie.

Cette plainte est toutefois pour l’instant symbolique car son instruction risque de prendre du temps et qu’il sera difficile dans l’immédiat de poursuivre les auteurs de ces crimes. Rappelons que l’EI a enlevé 220 chrétiens assyriens durant ces trois derniers jours dans onze villages différents selon un dernier bilan de l’OSDH et on ne sait ni où ils se trouvent et s’ils sont encore en vie.

Source :La-Nouvelle-Gazette-Française par Marie-Madeleine Courtial

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